Hors-Série n°09
Hors-série n°09 - Novembre 2024
En 2022, le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) a lancé un appel à projets sur le thème : « la résilience des économies des pays de l’espace CAMES face aux crises internationales » mettant en compétition l’ensemble de ses Programmes Thématiques de Recherche. Pour relever le défi, le Programme Thématique de Recherche Langues, Sociétés Cultures et Civilisations (PTR-LSCC) s’est engagé dans la compétition en proposant le projet : « L’Afrique à hauteur du monde : savoirs endogènes, innovations technologiques et résilience ».
Justifié par un postulat audacieux, le projet observe que l’Afrique contemporaine est fragile de ses extraversions (P. Hountondji, 2022) diverses : politiques, culturelles, anthropologiques, philosophiques, scientifiques, sociétales mais également économiques. Cette posture la rend ignorante d’elle-même et du potentiel de développement contenu dans ses propres valeurs. Or, comprendre la résilience, qu’elle soit économique ou de toute autre nature, consiste à renverser ce paradigme de la dépendance coloniale et épistémologique et à saisir, indépendamment des cadres conceptuels et méthodologiques importés, le sens africain des choses. Ainsi, la résilience, c’est-à-dire la capacité à surmonter un choc et faire front, est la résultante de diverses actions ou mécanismes qui visent à faire face à des crises et à résister à leurs conséquences multiformes. Autrement dit, c’est de l’aptitude de l’homme, au sein des communautés où il évolue, à dompter son environnement, à exploiter les ressources psychologiques, culturelles et spirituelles, à exercer un leadership authentique ; à convoquer conjointement des outils modernes et savoirs locaux, que survient la résilience. Dans un contexte de mondialisation homogénéisante, voire universalisante et sur des territoires confrontés à des crises, le PTR-LSCC a choisi d’identifier et d’analyser les outils et savoirs endogènes susceptibles d’aider les communautés à trouver les ressorts pour rebondir en luttant contre toutes formes de perturbations. La recrudescence des crises sur le continent africain depuis quelques années est un épisode malheureux de son histoire ; mais elle constitue sans nul doute une opportunité majeure pour lui de se réinventer sur les plans politique, et économique, culturel voire épistémologique en s’appuyant sur ses patrimoines culturel, linguistique et sur ses traditions séculaires afin d’inventer des stratégies pour son véritable essor. Ainsi, la résilience, phénomène de réadaptation qui fait suite à des événements traumatiques, trouve souvent ses racines dans le passé. C’est un processus qui repose en grande partie sur le capital d’expériences des individus, des groupes et des sociétés à divers moments de leur existence. Elle est perçue comme un mécanisme fondamental permettant d’envisager l’avenir sous l’angle du vécu, offrant ainsi une base solide pour la reconstruction et l’adaptation.
Classé troisième lauréat du Prix Macky SALL de la recherche en Afrique à l’issue des évaluations, le PTR-LSCC a dû redimensionner son projet afin de l’adapter à l’enveloppe de 15 000 000 de Francs CFA dédiée au rang qu’il a occupé pour produire des résultats optimaux.
Présentation du Projet : « L’Afrique à hauteur du monde : savoirs endogènes, innovationstechnologiques et résilience »
La résilience est un concept complexe qui désigne la capacité d’un individu, d’une communauté, d’une organisation ou d’un système à faire face à des événements traumatiques, à se remettre de ces épreuves et à s’adapter positivement aux changements ou aux adversités. Elle implique non seulement la récupération après une crise, mais aussi la capacité à en tirer des leçons et à se renforcer face à de futurs défis. Ionescu S. (2012) en donne une définition plus précise : Le terme résilience apparaît, en anglais, en 1626 et constitue un dérivé du latin resilientia. C’est le philosophe Francis Bacon qui l’utilise pour la première fois, dans son dernier ouvrage, Sylva Sylvarum ou Histoire naturelle, pour désigner la manière dont l’écho « rebondit ». Ionescu S. (2012 : 19) De là, la résilience peut être individuelle. Elle fait alors référence à la capacité d’un individu à surmonter des événements stressants tels que des pertes, des échecs, des traumatismes ou des épreuves de la vie, et à rebondir avec une force nouvelle. Il ne s’agit pas simplement de « survivre », mais de se reconstruire et parfois de se développer à travers l’adversité. Cette capacité est influencée par des facteurs personnels (compétences émotionnelles, soutien social, optimisme) et des facteurs environnementaux (famille, culture, communauté). Sur le plan collectif, au niveau d’une communauté ou d’une société, la résilience désigne la capacité d’un groupe de personnes à se remettre après une crise ou un traumatisme collectif, comme une guerre, une catastrophe naturelle ou une crise économique. Elle implique la reconstruction des structures sociales, économiques et politiques ainsi que l’amélioration de la coopération au sein de la société pour faire face à de futurs défis. La résilience collective se construit à travers la solidarité, l’entraide et la capacité de la communauté à s’adapter et à innover face aux nouvelles réalités. Les défis du monde actuel permettent d’identifier diverses formes de résilience en relation avec des domaines spécifiques. Pour rester dans l’air du temps, l’on évoquera, par exemple, la résilience écologique comme la capacité d’un écosystème à se remettre d’une perturbation (incendie, inondation, perte de biodiversité) et à retrouver son équilibre, voire à évoluer vers un nouveau type d’équilibre si nécessaire. Elle dépend de la diversité écologique et de l’interconnexion des différents éléments de l’écosystème. Il existe également la résilience économique qui fait référence aux aptitudes d’une économie à résister, à s’ajuster et à se redresser après des chocs externes tels que des crises financières, des changements de politique économique ou des catastrophes naturelles. Elle inclut la diversification des secteurs économiques, la flexibilité des marchés du travail, et la capacité d’innovation pour s’adapter aux nouvelles conditions économiques. Enfin, on peut également citer la résilience organisationnelle où une organisation arrive à surmonter les crises, à minimiser les impacts négatifs des perturbations (changements dans le marché, catastrophes technologiques, crises sanitaires) et à maintenir ou à rétablir son fonctionnement normal. Elle nécessite souvent une gestion proactive des risques, la mise en place de plans de continuité d’activité et une culture organisationnelle souple et adaptable. La résilience est donc un concept transversal qui réfère à une double action : une action de résistance aux chocs ; puis une action de la recherche ou de la mise en place de mécanismes pour un retour à l’équilibre. L’objectif général, dans la perspective de compréhension du sens africain des choses (Diandué 2018), a consisté à élucider le sens et les significations du concept de résilience dans les savoirs endogènes africains et à les articuler aux innovations technologiques de façon à faciliter la riposte face aux crises, en contexte africain. Les objectifs spécifiques ont été déclinés en trois axes de recherche :
- Axe 1 : Approche terminologique du concept de résilience dans les langues africaines ;
- Axe 2 : Expressions de la résilience dans la littérature traditionnelle orale africaine ;
- Axe 3 : Les récits de la résilience : leçons de vie du parcours des déplacés, réfugiés et accueillants.
Mobilisant au total une quinzaine de chercheurs dans huit pays de l’espace CAMES (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal, Tchad, Togo), les résultats de la recherche permettent des applications dans plusieurs domaines, à savoir l’éducation, la gouvernance et la recherche créative pour ne citer que ceux-ci. Plus précisément, au niveau de l’axe 1, la recherche a consisté à recenser les unités terminologiques relatives au concept de la résilience dans quatre (4) langues africaines ; procéder à la normalisation et à la création néologique autour du concept « résilience » ; produire un lexique thématique multilingue de la résilience en quatre langues africaines : l’agni sanwi de Côte d’Ivoire, le gungbe du Bénin, le bamanankan du Mali et le kabiyè du Togo ; publier quatre articles scientifiques sur la thématique de la résilience dans les langues africaines, regroupés dans le présent dossier puis élaborer un policy brief relatif à la nécessité de promouvoir les langues nationales africaines notamment à travers un aménagement terminologique de valorisation qui permette de promouvoir le pouvoir du langage d’une part et qui favorise un réarmement moral et psychologique des locuteurs des langues africaines, d’autre part. Les travaux de l’axe 2, en simultané dans trois pays (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Sénégal) ont consisté en une collecte de contes et de proverbes dans ce que nous avons nommé « des corpus dormants » à savoir des corpus de thèses de Doctorat ou de mémoires de Master inexploités après les soutenances. L’objectif de cet axe est de promouvoir un corpus de trésors ancestraux, de patrimoines africains. Au niveau de l’axe 2, l’équipe de base a été renforcée par les membres de la coordination et des collègues spécialistes de Littérature Orale exerçant dans les universités des pays susmentionnés. Le corpus de base comptant 75 contes et 120 proverbes a donc été augmenté de 40%, certains textes ayant été récoltés deux fois. Dans un deuxième temps, quatre articles issus des analyses des ressources de cet axe font l’objet de publication dans le présent dossier sans oublier l’ouvrage illustré publié chez Africa Reflets Éditions en Côte d’Ivoire. D’un point de vue structurel, le conte se révèle comme un outil d’apprentissage de la résilience qui promeut de nombreuses valeurs et qualités dont le courage, la persévérance, la détermination, la solidarité, la sincérité, l’honnêteté, toutes liées à la résilience en contexte africain … L’axe 3 s’est soumis à un exercice de réinvention des pratiques de recherche en vue de proposer aux citoyens africains des savoirs immédiatement accessibles. Il s’est agi d’une activité derecherche-création qui a consisté à produire des connaissances prêtes à être diffusées auprès des communautés locales et du grand public en combinant la dimension technico-artistique aux pratiques de recherche. Conduit au Cameroun et au Tchad, l’objectif principal de cet axe a été de collecter des récits de victimes puis d’en extraire des mécanismes endogènes de la résilience en Afrique. La dimension création de cet axe a permis de les réarticuler dans une série documentaire bilingue (fulfulde-français) intitulé Konngol munyɓe. Konngol munyɓe, que l’on peut traduire par « la parole des patients », de sonder les mécanismes de la résilience dans la mémoire vivante des rescapés (déplacés et réfugiés) de la crise Boko Haram qui a déstabilisé le bassin du Lac Tchad. Plus de dix ans après les premiers enlèvements et attaques, les quatre voix anonymes de ces podcasts mettent en exergue les leviers sur lesquels s’appuie la résilience des rescapés et indiquent aux acteurs sociaux et décideurs politiques les meilleurs voies et moyens pour approcher la question de l’humanitaire. L’affiche, le portfolio et les documentaires sont les principaux résultats de l’axe 3. La série est composée de quatre épisodes qui ont pour titres : « Le bonheur perdu » (épisode 1), « Et la guerre débuta » (épisode 2), « S’adapter ou périr » (épisode 3), « Rêve en couleurs » (épisode 4).
Au total, le Projet : « L’Afrique à hauteur du monde : savoirs endogènes, innovations technologiques et résilience » est une belle aventure scientifique et humaine, transfrontalière et pluridisciplinaire. Les résultats du projet sont un manifeste qui cristallise de nombreuses problématiques sociales, culturelles, linguistiques dans les Sciences Humaines et Sociales en Afrique. En les citant pêle-mêle, les fondamentalismes religieux, les langues nationales et l’expansion de leurs fonctions ; et enfin, la promotion des savoirs endogènes sont autant de sujets de recherche que les chercheurs devraient avoir les moyens de questionner afin de favoriser l’inclusion dans les sociétés africaines.
Expressions Linguistiques et discursives de la résilience en contexte africain
Ce dossier présente une partie des résultats de l’axe 1 : « Approche terminologique du concept de résilience dans les langues africaines » et de l’axe 2 : « Expressions de la résilience dans la littérature traditionnelle orale africaine » qui ont rassemblé, respectivement, des chercheurs de quatre pays (Bénin, Côte d’Ivoire, Mali, Togo) et de trois pays (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Sénégal).
Section 1 : approche terminologique du concept de résilience dans les langues africaines
L’analyse des représentations linguistiques, fondée sur des recherches terminologiques, revêt une grande importance dans la compréhension des diverses nuances et significations associées à un concept donné. En effet, la terminologie sert à établir un vocabulaire précis qui facilite la transmission et la compréhension des connaissances, à transférer les savoir-faire et à partager des idées entre spécialistes d’un domaine donné. À travers une approche méthodique, il a été possible d’analyser les notions et les dénominations de la résilience dans les langues africaines identifiées tout en tenant compte des variations culturelles et contextuelles qui influencent leurs emplois. Cette démarche implique une collaboration étroite entre locuteurs des langues cibles et terminologues et, dans un deuxième temps, entre traducteurs, journalistes, écrivains et terminologues, afin de garantir l’exactitude et la pertinence des équivalences terminologiques élaborées. Les amendements proposés à chaque étape de cette recherche permettent une intégration systématique des retours d’expérience des utilisateurs, renforçant ainsi la fiabilité du lexique thématique multilingue produit. L’exploration des représentations linguistiques à travers des analyses terminologiques ne se limite pas à une simple compilation de mots; elle constitue une entreprise dynamique visant à enrichir les langues africaines, en s’appuyant sur les spécificités locales et en promouvant une plus grande intercompréhension entre les différents groupes linguistiques. Au terme de cette démarche, les quatre articles rendent compte des résultats des terrains Côte d’Ivoire, Bénin, Mali et Togo.
Section 2 : « Expressions de la résilience dans la littérature traditionnelle orale africaine »
Les expressions de la résilience dans le contexte africain se manifestent à travers un ensemble riche de savoirs endogènes. Les œuvres littéraires orales et écrites, principalement les proverbes et les contes dans le cadre de cette recherche, jouent un rôle fondamental en cristallisant des significations qui favorisent et renforcent la résilience des populations face aux diverses crises auxquelles elles sont confrontées. Ces représentations s’articulent autour de modèles anthropologiques, sociaux et spirituels qui, bien qu’ayant été durablement perturbés par les chocs de l’histoire, demeurent des sources importantes de résistance et d’adaptation pour les communautés africaines. L’étude des textes de la littérature orale et écrite a permis de mettre en lumière des stratégies identitaires qui illustrent cette résilience, tout en offrant un cadre éducatif pour les jeunes générations. En effet, ces représentations agissent comme des vecteurs de transmission des valeurs et des enseignements. Les quatre articles démontrent qu’il est essentiel de valoriser les corpus de recherche relatifs à la résilience dans les littératures orales, en répertoriant et en analysant les modèles textuels dont ils témoignent. Cette démarche enrichit la compréhension de la résilience en Afrique et contribue à proposer un modèle éducatif orienté vers la durabilité et l’épanouissement des individus et des communautés. Trois leçons sont à retenir de l’expérience du projet « L’Afrique à hauteur du monde : savoirs endogènes, innovations technologiques et résilience ». Il s’agit d’abord de mentionner que les chercheurs africains, notamment ceux de l’espace CAMES, sont capables de travailler dans des équipes transnationales et même inter-régionales autour des projets fédérateurs et productifs. Dans un deuxième temps, il faut se convaincre de l’idée qu’à partir des recherches en Lettres et Sciences Humaines, il est possible de documenter les savoirs africains en vue d’en ressortir les mécanismes et les stratégies visant la promotion d’un développement endogène du continent. Enfin, l’expérience du présent projet a permis de proposer aux Africains, en particulier, et aux chercheurs en général que la résilience en Afrique a un lexique technique, des imaginaires et représentations. Cette découverte devrait permettre de la vivre non pas comme un phénomène exogène mais bien comme un fait endogène qui structure le vivre-ensemble et aide à s’élever au-dessus des crises qui peuvent survenir dans le parcours des individus, des groupes et des sociétés.
Coordinateurs du numéro
SOMMAIRE
Étude des anthroponymes de la résilience en kabiye, langue gur du Togo et du Bénin
Résumé : La présente étude s’intéresse aux fonctionnements morphologiques et sémantiques des anthroponymes de la résilience en kabiyè, langue gur parlée au Nord du Togo et du Bénin. Il s’agit de démontrer que les noms propres de personnes en pays kabiyè fonctionnent comme des unités lexématiques d’une part et revêtent un sémantisme démontrant de la capacité des locuteurs à transcender les diverses situations difficiles auxquelles ils sont exposés. Étant donné que l’acte de dénomination en général et celle d’un individu en particulier est un acte sensé, il répond aux attributs reconnus socialement et exprimant la volonté des parents pour l’enfant que l’on nomme. Des analyses ont été menées à partir de données recueillies auprès des communautés kabiyè dans la ville de Kara et dans des ouvrages d’alphabétisation en kabiyè. Les résultats obtenus révèlent trois structures formelles sur le plan morphologique. Sur le plan sémantique, il est observé deux catégories de compréhension et de traitement de la résilience. Premièrement, une réponse dynamique de l’individu face au risque, lequel n’est pas évité mais transformé en un défi et/ou un apprentissage. Secundo, les anthroponymes de la résilience permettent non seulement aux porteurs mais aussi à la communauté de mesurer, d’analyser la situation de vulnérabilité et de s’en remettre à la providence divine pour espérer un lendemain meilleur.
Mots-clés : anthroponymes, vulnérabilité, résilience, kabiyè, unités lexématiques.
STUDY OF ANTHROPONYMS FOR RESILIENCE IN KABIYE, THE GUR LANGUAGE OF TOGO AND BENIN
Abstract : The present study focuses on the morphological and semantic functioning of resilience anthroponyms in Kabiyè, a Gur language spoken in northern Togo and Benin. The aim is to demonstrate that personal names in Kabiye society function as lexematic units on the one hand, and as semantic units on the other, demonstrating the ability of speakers to transcend the various difficult situations to which they are exposed. Given that the act of naming in general, and the naming of an individual in particular, is a rational act, it responds to socially-recognized attributes and expresses the parents’ wishes for the child being named. Analyses were carried out using data collected from Kabiye communities in the town of Kara and from Kabiye literacy books. The results reveal three formal morphological structures. At the semantic level, two categories of understanding and processing of resilience are observed. Firstly, a dynamic response by the individual to risk, which is not avoided but transformed into a challenge and/or a learning experience. Secondly, the anthroponyms of resilience enable not only the carriers but also the community to measure and analyze the situation of vulnerability, and to rely on divine providence for hope of a better tomorrow.
Keywords: anthroponyms, vulnerability, resilience, Kabiye, lexematic units.
Palakyém MOUZOU. (2024). Étude des anthroponymes de la résilience en kabiye, langue gur du Togo et du Bénin. CRAC, INSAAC. https://doi.org/10.48734/AKOFENA.HS.09.01.2024
La terminologie de la résilience en agni sanwi: analyse morphologique des structures nominales
Résumé : Cette étude explore la terminologie de la résilience en sanwi à travers l’analyse des structures nominales. En s’appuyant sur un cadre théorique solide, elle examine les fondements conceptuels de la résilience dans le contexte sanwi, mettant en lumière la richesse des substantifs utilisés pour décrire cette capacité à relever les défis. L’analyse se subdivise en deux parties principales : les structures nominales simples et les constructions verbales complexes, examinées sous l’angle de la linguistique descriptive. L’objectif principal de cet article est d’explorer et d’analyser les structures morphologiques verbales simples et composées utilisées dans la langue agni sanwi pour exprimer le concept de résilience. Il s’agit également d’effectuer l’examen de l’organisation structurale des énoncés dans lesquels figurent ces types de nominaux.Dans cette étude, l’hypothèse centrale est que le nom en sanwi utilisé pour exprimer la résilience possède une structure spécifique qui nécessite une description et une analyse approfondies.
Mots-clés : linguistique descriptive, résilience, substantifs, structures nominales, terminologie
THE TERMINOLOGY OF RESILIENCE IN AGNI SANWI: MORPHOLOGICAL ANALYSIS OF NOMINAL STRUCTURES
Abstract: This study explores the terminology of resilience in Sanwi through the analysis of nominal structures. Drawing on a sound theoretical framework, it examines the conceptual underpinnings of resilience in the Sanwi context, highlighting the wealth of nouns used to describe this ability to overcome challenges. The analysis is divided into two main parts: simple nominal structures and complex verbal constructions, examined from the perspective of descriptive linguistics. The main objective of this article is to explore and analyse the simple and compound verbal morphological structures used in the agni sanwi language to express the concept of resilience. It also aims to examine the structural organisation of the utterances in which these types of nominals appear. In this study, the central hypothesis is that the Sanwi noun used to express resilience has a specific structure that requires in-depth description and analysis.
Keywords : descriptive linguistics resilience, nouns, nominal structures, terminology
Assouan Pierre ANDREDOU. (2024). La terminologie de la résilience en agni sanwi: analyse morphologique des structures nominales. CRAC, INSAAC. https://doi.org/10.48734/AKOFENA.HS.09.02.2024
La résilience en bamanankan : des termes et des proverbes en fiches terminologiques
Résumé : Tout évènement, tout phénomène perceptible dans une société laisse forcément des traces dans le stock lexical de la langue parlée par la communauté respective. La résilience étant une attitude qui émane des phénomènes malheureux, dramatiques, tragiques et même fatals, elle marque la langue de la société respective avec des traces terminologiques. Alors, la société bamanan (bambara), vu qu’elle vit aussi des phénomènes accidentels, doit avoir plusieurs formes d’expression de la résilience dans sa langue qui est le bamanankan. Cependant, comment identifier, extraire, répertorier les différentes formes d’expression de la résilience dans le bamanankan en vue d’une interprétation desdites expressions ? Voilà pourquoi l’objectif du présent texte est de répertorier des termes et des proverbes relatifs à la résilience et qui sont représentés dans le stock lexical du bamanankan afin de les traiter en fiche terminologique. Comme hypothèse, le travail pose que le bamanankan est pourvu de traces d’attitudes de résilience, surtout à travers des termes appropriés et même des proverbes. La méthodologie de la recherche documentaire nous conduira aux résultats escomptés dans les ouvrages d’expression française qui traitent de la résilience d’une part et d’autre part dans les registres de proverbes publiés en bamanankan.
Mots-clés : bamanankan, concept de résilience, fiche terminologique, terme de la résilience, proverbe
RESILIENCE IN BAMANANKAN: TERMS AND PROVERBS IN TERMINOLOGY RECORDS
Abstract: Any event, any perceptible phenomenon in a society necessarily leaves traces in the lexical stock of the language spoken by the respective community. Resilience being an attitude that emanates from unfortunate, dramatic, tragic and even fatal phenomena, it marks the language of the respective society with terminological traces. So, the Bamanan (Bambara) society, given that it also experiences accidental phenomena, must have several forms of expression of resilience in its language which is Bamanankan. However, how can we identify, extract and list the different forms of expression of resilience in bamanankan with a view to interpreting them? This is why the objective of this text is to list terms and proverbs relating to resilience and which are represented in the lexical stock of bamanankan in order to process them in a terminology record. As a hypothesis, the work affirms that the bamanankan is provided with traces of attitudes of resilience, especially through appropriate terms and even proverbs. The methodology that will lead us to the expected results is documentary research in French-language works that deal with resilience on the one hand and on the other hand in the registers of proverbs published in Bamanankan.
Keywords: bamanankan, concept of resilience, proverb, resilience term, terminology record
Issiaka BALLO. (2024). La résilience en bamanankan : des termes et des proverbes en fiches terminologiques. CRAC, INSAAC. https://doi.org/10.48734/AKOFENA.HS.09.03.2024
Étude socioterminologique des anthroponymes de la résilience en gungbe, langue kwa du Bénin
Résumé : A travers le langage verbal, les humains expriment leur capacité à maîtriser les chocs traumatiques, expérimenter des situations nouvelles pouvant aider à surmonter la douleur ou à éviter la déchéance. La présente recherche est une description socioterminologique – donc dans une perspective variationniste – des contenus d’un échantillon d’anthroponymes de la résilience collectés en milieu Gun du Bénin. L’analyse des résultats montre que la codification, entendue fixation de l’expérience humaine dans le discours, et sa permanence dans les pratiques langagières sont des mécanismes psycho-cognitifs que développent les usagers de la langue pour rappeler, prévenir, accepter ou surmonter les chocs traumatiques inévitables comme une situation naturelle ou une réalité humaine bien qu’elle soit irréversible, irrévocable ou irrémédiable, donc à vivre la résilience.
Mots-clés : vivre la résilience, socioterminologie, anthroponymes, mécanismes psycho-cognitifs, chocs traumatiques inévitables.
SOCIOTERMINOLOGICAL STUDY OF THE ANTHROPONYMS OF RESILIENCE IN GUNGBE, THE KWA LANGUAGE OF BENIN
Abstract : Through verbal language, humans express their ability to master traumatic shocks, experience new situations that can help overcome pain or avoid decline. The present research is a socioterminological description – from a variationist perspective – of the contents of a sample of resilience anthroponyms collected in the Gun environment of Benin. Analysis of the results shows that codification, understood as the fixation of the human experience in discourse, and its permanence in language practices are psycho-cognitive mechanisms that language users develop to recall, prevent, accept or overcome unavoidable traumatic shocks as a natural situation or human reality, however irreversible, irrevocable or irremediable, and thus to live resilience.
Keywords : living resilience, socioterminology, anthroponyms, psycho-cognitive mechanisms, unavoidable traumatic shocks.
Charles Dossou LIGAN. (2024). Étude socioterminologique des anthroponymes de la résilience en gungbe, langue kwa du Bénin. CRAC, INSAAC. https://doi.org/10.48734/10.48734/AKOFENA.HS.09.04.2024
La question de la résilience dans la littérature orale ivoirienne : autopsie d’une valeur sociale à la lumière des contes et proverbes
Résumé : L’étude, constituée d’un corpus de onze (11) contes et vingt (20) proverbes, analyse les expressions de la résilience. Pour ce qui concerne les contes, elle a mis au jour l’ancrage structural de la résilience à partir de la description des contes africains proposée par Paulme (1986). Les proverbes mettent en exergue diverses aptitudes et valeurs qui font de la capacité de l’homme à dépasser les difficultés, un lieu de transformation et de croissance. En ce sens, l’analyse propose que les contes et proverbes soient exploités pour l’élaboration de politiques publiques et autres lieux de gouvernance.
Mots clés : résilience ; contes ; proverbes ; Côte d’Ivoire ; politique publique-valeur sociale
SOCIOTERMINOLOGICAL STUDY OF THE ANTHROPONYMS OF RESILIENCE IN GUNGBE, THE KWA LANGUAGE OF BENIN
Abstract : Through verbal language, humans express their ability to master traumatic shocks, experience new situations that can help overcome pain or avoid decline. The present research is a socioterminological description – from a variationist perspective – of the contents of a sample of resilience anthroponyms collected in the Gun environment of Benin. Analysis of the results shows that codification, understood as the fixation of the human experience in discourse, and its permanence in language practices are psycho-cognitive mechanisms that language users develop to recall, prevent, accept or overcome unavoidable traumatic shocks as a natural situation or human reality, however irreversible, irrevocable or irremediable, and thus to live resilience.
Keywords : living resilience, socioterminology, anthroponyms, psycho-cognitive mechanisms, unavoidable traumatic shocks.
Jacques Raymond Koffi KOUACOU, KAKOU Adja Aboman Béatrice épse ASSI & Ehouman Dibié Besmez SENY. (2024). La question de la résilience dans la littérature orale ivoirienne : autopsie d’une valeur sociale à la lumière des contes et proverbes. CRAC, INSAAC. https://doi.org/10.48734/10.48734/AKOFENA.HS.09.05.2024
Analyse de la résilience dans le conte L’orphelin et la fille du roi
Résumé : Le conte, de façon générale, est un récit imaginaire qui met en scène des personnages humains, animaux ou parfois des objets personnifiés. Il constitue un savoir traditionnel qui participe des traits caractéristiques d’une civilisation. Art de la scène, il demeure le genre le plus prisé ouvert à toutes les catégories sociales et classes d’âge. Dans les sociétés traditionnellesrales africaines, il se présente comme un espace éducatif, un lieu de présentation, de représentation et de critique des archétypes sociétaux. Cette contribution présente une partie des résultats de l’axe 2 « Expression de la résilience dans la littérature traditionnelle africaine » du Projet de recherche : « L’Afrique à hauteur du monde : savoirs endogènes, innovations technologiques et résilience », 3ème lauréat de l’édition 2022 du Prix Macky Sall de la recherche. Il s’agit d’identifier les motifs de la résilience dans les littératures orales de manière à retrouver les modèles et sources d’inspiration de la résilience. Par le truchement des approches ethnolinguistique et narratologique, l’analyse met en évidence les stratégies textuelle et discursive de la résilience dans le conte intitulé L’orphelin et la fille du roi issu de la Côte d’Ivoire, précisément des Kroumen, peuple krou situé au Sud-ouest de la Côte d’Ivoire.
Mots-clés : Conte, Résilience, Prix Macky Sall de la recherche, archétypes sociaux, éducation.
ANALYSIS OF RESILIENCE IN THE TALE OF THE ORPHAN AND THE KING’S DAUGHTER
Abstract: The tale, in general, is an imaginary story that features human characters, animals or sometimes personified objects. It constitutes traditional knowledge that is part of the characteristic features of a civilization. As a performing art, it remains the most popular genre open to all social categories and age groups. In traditional African oral societies, it presents itself as an educational space, a place for the presentation, representation and criticism of societal archetypes. This contribution presents part of the results of axis 2 « Expression of resilience in traditional African literature » of the Research Project: « Africa at the level of the world: endogenous knowledge, technological innovations and resilience », 3rd laureate of the 2022 edition of the Macky Sall Research Prize. The aim is to identify the motives of resilience in oral literature in order to find the models and sources of inspiration for resilience. Through ethnolinguistic and narratological approaches, the analysis highlights the textual and discursive strategies of resilience in the tale entitled The Orphan and the King’s Daughter from Côte d’Ivoire, specifically from the Kroumen, a Kru people located in the southwest of Côte d’Ivoire.
Keywords: Storytelling, Resilience, Macky Sall Research Prize, social archetypes, education.
Dago Michel GNESSOTE. (2024). Analyse de la résilience dans le conte L’orphelin et la fille du roi. CRAC, INSAAC. https://doi.org/10.48734/AKOFENA.HS.09.07.2024
L’expression de la résilience dans les contes et proverbes moose et sã du Burkina Faso
Résumé : Au Burkina Faso, la résilience est une pratique transversale qui se vit au quotidien selon les circonstances et les contextes. Les contes et proverbes moose et sã se font le creuset de la résilience. Les difficultés de la vie y sont abordées et les moyens de résolution proposés. Il est donc question de la problématique de la résilience dans les contes et proverbes Moose et Sã. L’objectif de l’étude est de mettre en évidence les représentations de la résilience dans les contes et proverbes moose et sã du Burkina Faso. Le corpus, soumis à l’étude ethnolinguistique, à la structure d’images et à la morphologie du conte africain, a été collecté sur le terrain, notamment au Centre-Nord, au Centre et au Centre-Ouest. De l’analyse et des interprétations, des modèles d’inspiration de la résilience dans les contes et proverbes ont été identifiés. Par ailleurs, des représentations de la résilience dans le corpus ont été mises en évidence. Les résultats de ces analyses montrent que les sources et les représentations de la résilience contenues dans les textes peuvent être des repères pour les étudiants africains dans leurs quêtes de connaissance et de réalisation sociale.
Mots-clés : expression de la résilience ; contes ; proverbes ; moose et sã ; Burkina Faso
THE EXPRESSION OF RESILIENCE IN MOOSE AND SÃ TALES AND PROVERBS FROM BURKINA FASO
Abstract: In Burkina Faso, resilience is a transversal practice that is experienced on a daily basis depending on the circumstances and contexts. The tales and proverbs moose and sã are the crucible of resilience. The difficulties of life are addressed and the means of resolution proposed. It is therefore a question of the problem of resilience in the tales and proverbs Moose and Sã. The objective of the study is to highlight the representations of resilience in moose and sã tales and proverbs from Burkina Faso. The corpus, subjected to ethnolinguistic study, the structure of images and the morphology of the African tale, was collected in the field, particularly in the Center-North, Center and Center-West. From the analysis and interpretations, inspirational models of resilience in tales and proverbs were identified. Furthermore, representations of resilience in the corpus were highlighted. The results of these analyzes show that the sources and representations of resilience contained in the texts can be benchmarks for African students in their quests for knowledge and social achievement.
Keywords: expression of resilience; stories; proverbs; moose and sã; Burkina Faso
Alain Joseph SISSAO, Kiswindsida Michel YAMEOGO & Ousseni OUÉDRAOGO. (2024). L’expression de la résilience dans les contes et proverbes moose et sã du Burkina Faso. CRAC, INSAAC. https://doi.org/10.48734/AKOFENA.HS.09.7.2024
Expressions de la résilience dans les proverbes burkinabè
Résumé : La manifestation de la résilience par les proverbes burkinabè constitue notre réflexion dans le cadre des travaux de l’axe 2 du projet de recherche : « L’Afrique à hauteur du monde : savoirs endogènes, innovations technologiques et résilience », 3ème lauréat de l’édition 2022 du Prix Macky Sall de la recherche. En effet, les proverbes constituent de véritables leviers de transformation sociale en matière de gouvernance, d’éducation et de promotion des savoirs endogènes. Notre réflexion sur « Expressions de la résilience dans les proverbes burkinabé » permet de trouver les voies et moyens endogènes de développement et la vision du monde. Par quels mécanismes syntaxiques et structurels la résilience est-elle véhiculée dans les énoncés proverbiaux ? L’élucidation du sens transmis par ces savoirs ancestraux devrait permettre d’organiser les répliques aux différentes crises que subit le continent africain. En nous fondant sur l’ethnolinguistique qui allie paroles et expressions, nous analysons le rapport entre le concept de résilience et des proverbes des Dioula du Burkina. De la perception du sens des proverbes chez les Dioula à la résilience comme un levier de transformations sociales et individuelles des valeurs en passant par les dimensions sociales de la résilience, nous pouvons dire que les proverbes comme véhicule de la résilience individuelle renforcent l’identité collective et constituent des outils de base de l’éducation à la résilience pour promouvoir les savoirs endogènes.
Mots-clés : résilience – proverbes- ethnolinguistique- valeurs endogènes
EXPRESSIONS OF RESILIENCE IN BURKINABE PROVERBS
Abstract: The manifestation of resilience through Burkinabè proverbs constitutes our reflection within the framework of the work of axis 2 of the research project: “Africa at the height of the world: endogenous knowledge, technological innovations and resilience”, 3rd winner of the 2022 edition of the Macky Sall Research Prize. Indeed, proverbs constitute real levers of social transformation in terms of governance, education and the promotion of endogenous knowledge. Our reflection on “Expressions of resilience in Burkinabe proverbs” allows us to find endogenous ways and means of development and world vision. By what syntactic and structural mechanisms is resilience conveyed in proverbial statements? Elucidating the meaning transmitted by this ancestral knowledge should make it possible to organize responses to the various crises that the African continent is going through. Based on ethnolinguistics which combines words and expressions, we analyze the relationship between the concept of resilience and proverbs of the Dioula of Burkina. From the perception of the meaning of proverbs among the Dioula to resilience as a lever for social and individual transformations of values through the social dimensions of resilience, we can say that proverbs as a vehicle of individual resilience strengthen collective identity and constitute basic tools for resilience education to promote endogenous knowledge.
Keywords: resilience – proverbs – ethnolinguistics – endogenous values
Ignace SANGARE. (2024). Expressions de la résilience dans les proverbes burkinabè. CRAC, INSAAC. https://doi.org/10.48734/AKOFENA.HS.09.08.2024